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la tunisie et l’égypte.

associés dans la résolution de parer, par leurs communs efforts, à toutes les causes de complications extérieures ou intérieures, qui viendraient à menacer le régime établi en Égypte, ne doutent pas, etc.[1]. » La Porte, bien entendu, protesta, disant que et rien ne peut justifier la démarche collective faite auprès de S. A. Tewfik-Pacha, d’autant plus que l’Égypte forme partie intégrante des possessions de S. M. le Sultan et que le pouvoir conféré au khédive… appartient essentiellement au domaine des droits et prérogatives de la Sublime Porte ». Mais cette protestation fût demeurée platonique si la chute du ministère Gambetta, survenue inopinément le 26 janvier, n’eût arrêté net le mouvement interventioniste qui commençait à se dessiner à Paris. Les tergiversations recommencèrent ; l’hiver de 1882 se passa sans qu’une solution quelconque intervint. Arabi devenait de plus en plus populaire et se sentait de mieux en mieux obéi ; il organisa un complot pour rire dirigé contre sa personne, réunit une cour martiale et fit juger les prétendus coupables avec une sévérité telle que les consuls durent s’entremettre pour amener le khédive à commuer la sentence.

Le 25 mai, enfin, appuyés par la présence des escadres de leurs pays respectifs, qui venaient de mouiller devant Alexandrie, M. Sienkievicz, consul général de France, et sir Edw. Mulet demandèrent au khédive le renvoi de ses ministres et l’éloignement d’Arabi. Tewfik parut céder et le ministère démissionna, mais peu de jours après, Arabi, réintégré dans ses charges, recouvra un pouvoir presque

  1. Cette note était due à l’initiative de Gambetta ; les Livres jaunes l’ont démontré.