chapitre v
la tunisie et l’égypte.
Les conquêtes coloniales ne vont pas sans un prologue dont l’intelligence est indispensable à ceux qui veulent, en connaissance de cause, apprécier les résultats et peser les responsabilités. Par malheur, le public trop souvent ne prend place qu’au début du premier acte et, faute d’avoir entendu le prologue, se méprend sur la pièce.
Dans toutes les régions lointaines où la République a fondé sa domination ou consolidé ses établissements, elle a agi en vertu de titres qu’il était plus ou moins avantageux de faire valoir, mais dont l’ancienneté et l’authenticité ne pouvaient être mises en doute ; l’intervention a généralement été la conséquence d’événements antérieurs que l’opinion avait le tort d’ignorer, mais sur lesquels les gouvernements et les intéressés se gardaient bien de faire l’oubli.
La chute du gouvernement beylical de Tunis[1] — en
- ↑ Au premier rang des ouvrages à consulter sur la Tunisie, on doit citer celui que le baron d’Estournelles de Coustant, ministre plénipoten-