Page:Coubertin - L Evolution Francaise sous la Troisième République, 1896.djvu/100

Cette page n’a pas encore été corrigée


chapitre iv

l’alerte de 1875 et le congrès de berlin.

Recueillement et abstention. — Une triple alternative. — La conférence de Londres. — Les idées de M. de Bismarck. — Intervention de l’Europe. — Au Congrès de Berlin ; le premier partage de la Turquie. — Un désintéressement apprécié. — Les difficultés de la Diplomatie républicaine. — Formation de la Triple Alliance.

La politique extérieure de la France, entre 1870 et 1889, se résume, aux yeux de beaucoup de personnes, en deux mots : recueillement et abstention. C’est bien là, en effet, la très sage formule indiquée par le pays à ses mandataires ; notre défaite et les durs labeurs auxquels elle nous astreignait commandaient une réserve dont la nécessité était rendue plus impérieuse encore par le fait que la République avait à ménager, sur presque toutes ses frontières, les susceptibilités du sentiment monarchique. Mais le pays ne contrôle pas les affaires étrangères aussi aisément que les finances ou l’administration, et le mot d’ordre donné par lui n’a pas été rigoureusement observé. Au lendemain de la guerre franco-allemande on se préoccupait déjà, en Europe, de l’attitude qu’allaient prendre nos diplomates et de l’orientation qu’ils donneraient à notre politique extérieure, tant on se rendait compte de l’impossibilité où se trouve une grande nation de se main-