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le respect des conditions

abondent dans les annales de toutes les nations, anciennes et modernes.

Tous les clergés d’églises établies ont préché et continuent de prêcher la résignation parce que c’est une vertu éminemment religieuse, si l’on ose ainsi dire, et qui ajoute un relief certain à la compensation des biens futurs dont presque toutes les églises font espérer la possession à leurs fidèles. Mais, parmi les maux auxquels ceux-ci sont invités à se résigner, figure naturellement l’inégalité des conditions. Et ceux que cette inégalité favorise apprécient grandement, celà va de soi, le renfort que la religion se trouve apporter de la sorte à l’état de choses dont ils bénéficient. Là aussi, il faut bien prendre garde de ne point s’indigner en face de phénomènes qui s’enchaînent avec une parfaite logique. Le paradoxe apparent devient d’autant plus flagrant quand il s’agit d’une religion comme le christianisme à laquelle l’égalité évangélique sert ou plutôt est censée servir de base. Avouons le, il n’est pour ainsi dire pas une des grandes agglomérations nationales se réclamant aujourd’hui du christianisme qui ne tourne le dos à l’Évangile. Cette bizarrerie s’explique par le fait que l’Évangile intégralement