L’action du vainqueur sur le vaincu s’exerce en somme de deux façons ; ou bien le premier réussit à inspirer au second la résignation à son sort, ou bien il le contente provisoirement par l’exercice de la bienfaisance. S’il échoue, la réaction du second s’exerce à son tour sur le premier soit par la violence du mouvement révolutionnaire soit par l’organisation d’un régime légal de redressement compensateur lequel ne peut s’établir et se maintenir que par l’union étroite de tous les intéressés. Examinons ces différents cas qui se sont si fréquemment reproduits dans l’histoire du monde qu’on peut les envisager comme en constituant toute une portion et non la moins importante.
La résignation est une vertu facile à préconiser, difficile à pratiquer, du moins volontairement. Mais il advient que, très souvent, sa pratique est involontaire. La résignation sociale s’établit par lassitude, par exemple à la suite de tentatives de révolte infructueuses et ayant abouti à des insuccès répétés. Si à cette lassitude se superpose la prédication, on conçoit qu’un effet durable soit produit et c’est ainsi que les périodes résignées