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le respect des croyances

sorte de saint égoïsme qui n’est pas sans grandeur, mais qui souvent dessèche et durcit l’âme. Par un effet inverse, l’incroyant près de quitter la vie se rattache à celle des autres qui, seule, va prolonger la sienne. L’espèce de panthéisme chimique que lui découvre la science moderne l’y rattache d’un autre côté par la notion des transformations de la matière. Tandis que la vanité du monde apparaît de la sorte au croyant, sous un aspect de plus en plus précis, sa beauté s’impose à l’incroyant avec une force croissante ! Les tendances à l’altruisme qui sont déjà en lui s’avivent et se colorent. Son sourire prend parfois une douceur et un charme qui surprennent et qui émeuvent ceux qui l’approchent. Ainsi s’explique la rencontre de voyageurs qui s’en vont vers le néant d’un pas tranquille et qui, ayant conservé la chaleur du cœur et acquis l’indulgence des lèvres, laissent derrière eux une impression inoubliable. Pour ceux-là aussi ne convient-il pas de réclamer le respect de tous ?