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le respect des croyances

agira sur le fidèle peu cultivé dans le sens de l’attachement à une pratique littérale.

Ceci étant, revenons à notre distinction de tout à l’heure. L’homme dont l’émancipation demeure intérieure participe du respect que nous réclamons pour les adhérents convaincus de l’Église à laquelle il appartient. S’il est séparé de cette Église par le doute ou par une certitude négative, rien n’en transpire au dehors. C’est affaire à sa conscience. La société le classe parmi les croyants.

Dès que l’émancipation se révèle à l’extérieur, on est porté à lui refuser le droit de cité qu’elle réclame. C’est que l’incroyant, par là même qu’il tient tête à la majorité de ses concitoyens, est facilement enclin à la violence et au prosélytisme. Tout aussitôt on le soupçonne d’obéir à des arrière-pensées intéressées, à des ambitions politiques, à des rancunes mauvaises. Sans doute les mêmes mobiles inavouables actionnent trop souvent le prosélytisme inverse. Les exploits du cléricalisme politique l’ont maintes fois révélé. Mais il est certain aussi que, sous cet habit, ils