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le respect des croyances

de cette solidarité — si lourd et bienfaisant en même temps — ne se révèle pas à la foule. Celle-ci le porte sans le savoir. Une élite seule a conscience du fardeau et, parfois, s’en montre accablée. Mais si complète que soit l’inconscience de la foule, une sorte de notion du passé flotte autour d’elle qui l’inféode à ceux qui sont disparus. Par là l’action des morts se fait sentir et contribue au maintien du culte qui leur est voué.

Voilà donc la source des choses religieuses et le motif de leur pérennité. Laissons les théoriciens curieux des origines insondables sur lesquelles s’exercent leurs ingénieuses spéculations, développer des thèses sur le principe initial du sentiment religieux : animisme, totémisme, respect craintif des forces de la nature… ces idées sont soutenables et discutables. Mais pratiquement, il n’y a qu’une pierre angulaire ou qu’une clé de voûte et c’est le culte des morts. Là convergent pour y puiser un perpétuel renouvellement de force, toutes les institutions : dogmes, rites et sacerdoce.

Ceci déjà leur devrait assurer le bénéfice du respect qu’unanimement les peuples portent aux