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préambule

rieur, du spécialisme universitaire. Est-ce une raison pour tout ignorer de ces langages admirables qui furent les véhicules de toute notre civilisation occidentale et dans lesquels furent composés d’inimitables chefs-d’œuvre ? Le très peu de grec et le peu de latin que nous exigeons ne prendront guère de temps et cela suffira pourtant à établir avec les jeunes esprits des contacts bien plus fructueux que n’y parviennent l’ingrate version et le thème ridicule.

L’apprentissage des langues vivantes aurait dû se trouver depuis longtemps révolutionné par le fait de la presse quotidienne. Nul ne paraît s’être encore avisé que les nouvelles du jour reproduites en un style clair et correct dans les principales langues : anglais, allemand, français, italien, espagnol, constituaient un merveilleux instrument d’accoutumance pour les yeux, l’oreille et la parole et permettaient la plus féconde et la plus intéressante des comparaisons entre les textes. Mais il n’est pas de matière où la routine soit plus solidement établie que ce domaine là et, en France, il n’y a pas longtemps, on lisait dans les instructions officielles données au corps enseignant que « la littérature, manifestation essentielle de la vie