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commentaire et critique

espérez-vous voir sourdre du chaos engendré par cette succession de figures sans racines ? Ce sera ici l’occasion d’une nouvelle querelle qu’on nous cherchera : celle des dynasties et des dates. Je veux m’en expliquer de suite. Il est impossible — et il serait fâcheux — de tout apprendre ; force est donc d’admettre des lacunes et de faire choix de ce qui sans inconvénient peut être écarté. Or l’histoire énumère des souverains qui n’ont marqué ni par leur initiative ni par leur ambiance. Elle énumère des batailles dont les causes ou les résultats furent insignifiants et que relève seulement quelque anecdote plus au moins véridique. Elle énumère surtout des dates d’avènements, de conflits, de conventions qui finissent par constituer l’amas déchiffrés le plus indigeste. En regard de ces excès, il se trouve que des périodes entières sont passées sous silence faute d’un prince pour les prendre sous son égide, que de fécondes évolutions demeurent oubliées faute d’en pouvoir déterminer à date fixe le début et la fin. Rien n’est plus inexact que la toise des règnes. Peut-on, par exemple, mettre sur le même plan les pâles exploits des successeurs de Clovis et la colossale entreprise d’un Justinien ? Les chro-