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exercices de locomotion

tenue d’un équipage, vous ne faites point de la marche — pas plus qu’un cavalier ne ferait de l’équitation en se bornant à flâner de groupe en groupe le long de Rotten row ou de l’allée des Poteaux.

L’essence de la marche est dans sa régularité et dans sa durée. Elle présente cette particularité que la fatigue ne s’y fait pas sentir en raison directe de l’accélération.

Il est plus fatigant à proportion, pour un homme valide, de marcher en plaine à 85 pas[1] par minute qu’à 110. C’est que la première de ces deux allures n’est pas en rapport avec le poids du corps et qu’elle en contrarie l’élan si bien que, pour s’y tenir, le marcheur est forcé d’exercer sur chacun de ses mouvements une sorte de retenue, de ralentissement volontaire. La seconde

  1. Nous employons ici le mot de pas dans son sens grammatical et usuel. Les physiologistes considèrent qu’un pas se compose de deux demi-pas correspondant à l’avance de chaque jambe ; les deux demi-pas, disent-ils, ne sont pas égaux. Mais pratiquement, si l’on compte en marchant, il en résulte qu’en employant cette méthode le chiffre s’énoncera toujours sur la retombée de la même jambe, ce qui tend à défigurer la cadence.