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la natation

insuffisant et les mêmes individus, tombant à l’eau tout habillés ou essayant d’en tirer quelqu’un, risqueraient fort d’y rester.

La natation est, en définitive, un phénomène physio-psychologique très mystérieux car on a beau dire à l’homme le plus « surnageable » qu’il lui suffit de bien respirer pour que son corps, devenu plus léger que le volume d’eau déplacé, flotte à la surface, cette certitude théorique est fréquemment démentie par les faits. L’action presque foudroyante de la peur n’est pas expliquée davantage et il faut pourtant tenir compte de ses effets comme si on en connaissait les causes. La constitution et les particularités individuelles, sans doute aussi l’hérédité, influent d’une façon intense mais sans qu’il soit encore possible à la science d’en expliquer le pourquoi et le comment.

Cependant, s’il n’est pas donné à tous d’échapper au danger ou d’en sauver les autres par la natation seule, tous peuvent être dressés à ne pas trop redouter la chute ou le plongeon forcé qui en résultera. C’est la première accoutumance à rechercher. Il est sage de commencer par là car si, dans son apprentissage de nageur, l’adolescent