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avant-propos

court et vulgaire. Sympathiques sous le béret du matelot, on les juge incompatibles avec une culture supérieure et des aspirations sociales un peu élevées ; ou bien, alors, le débrouillard devient l’arriviste : l’être sec et sans scrupules, prompt à tout subordonner à son succès personnel ; celui-là, bien loin d’être le représentant idéal de la société démocratique, en serait, s’il se multipliait, le plus redoutable fléau.

Le débrouillard dont l’époque a besoin ne sera ni un luron ni un arriviste mais, simplement, un garçon adroit de ses mains, prompt à l’effort, souple de muscles, résistant à la fatigue, ayant le coup d’œil rapide, la décision ferme et entraîné d’avance à ces changements de lieu, de métier, de situation, d’habitudes et d’idées que rend nécessaire la féconde instabilité des sociétés modernes.

Pour le former, comptez un peu sur l’enseignement, pas mal sur les voyages, beaucoup sur l’apprentissage sportif.

C’est grâce aux exercices sportifs, en effet, qu’il arrivera à ne se sentir jamais embarrassé en face d’un sauvetage à accomplir, de sa propre défense à assurer, d’un effort à fournir ou d’un moyen de locomotion à utiliser. C’est grâce à eux qu’il