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accommodant car le regard a pour l’image mobile et passagère qu’il y rencontre toutes sortes d’indulgences. L’instantané s’impose au contraire par la fixité qui exclue tout subterfuge. Impossible de s’arranger avec lui : il faut admettre sa parfaite véracité ; il est impuissant à saisir le charme d’une physionomie, mais la correction d’une silhouette ne saurait lui échapper ; or, en sport, c’est la silhouette qui renseigne. Par l’instantané, l’escrimeur peut juger de sa garde ou de son allonge, le rameur de son attaque ou de son dégagement, le cavalier de la position, de sa jambe et le cycliste de la courbure de son dos — d’autant mieux qu’ils ont été saisis les uns et les autres au milieu d’une course ou d’un assaut et sans qu’ils aient pu s’en douter.

En attendant que des « cinématographistes » de profession fassent partie du personnel des sociétés sportives au même titre que les garçons de salle ou les gardiens de garage, tout sportsman ambitieux de perfectionnement fera bien de saisir les occasions qui s’offriront à lui de se faire instantaniser par les amateurs de bonne volonté.


auxerre-paris. — imprimerie a. lanier