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attrait, occasion, volonté

il était question au début de notre manuel ; l’un et l’autre assurément procèdent de la même source. Ce sont bien la joie des muscles et « l’orgueuil de la vie » qui se manifestent en eux. Mais l’instinct sportif se complique d’une ambition de lutte et de victoire, d’un besoin de se comparer et de se surpasser qui le rendent plus fécond et aussi plus difficile à contrôler. L’instinct sportif, avons-nous dit, pousse où il veut. Il ne semble pas, jusqu’à nouvel ordre, qu’on puisse le faire naître artificiellement. L’attrait, au contraire, doit pouvoir résulter fréquemment d’un apprentissage bien conduit.

On imagine à merveille qu’un homme ayant appris comme adolescent les éléments de la plupart des sports prenne, tout le long de sa vie active, un vif plaisir à les pratiquer de temps à autre et à s’y livrer à tour de rôle ; en sorte que, maniant en telle ou telle circonstance un fusil, il souhaite de tenir la fois suivante une épée ou un sabre, qu’ayant boxé il désire ramer, qu’ayant roulé sur une bicyclette il se réjouisse d’enfourcher un cheval : tout cela sans qu’à aucun moment le souci ait agi sur lui d’un succès quelconque à remporter ou d’un rival à dominer.