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la mémoire des muscles

à lui seul, de faire face à ces nécessités ; on peut le dresser à l’obéissance ; il y a une chose qu’on ne saurait lui donner, c’est de l’initiative ; il répète ce qu’on lui a enseigné, il n’arrive pas à rien trouver par lui-même. Son éducation, en un mot, est presque entièrement une affaire de mémoire.

Ainsi, non seulement il existe une mémoire des muscles, mais cette mémoire est le seul instrument de leur perfectionnement[1]. Quelle est sa durée ?

Sa durée est longue, très longue. À moins d’une sorte de bouleversement de l’organisme comme la maladie ou l’accident en provoquent parfois, les mouvements musculaires fortement enregistrés pendant l’adolescence ou la jeunesse et même le

  1. On peut citer des exceptions ; il arrive parfois que des adolescents révèlent une adresse imprévue dans les exercices physiques. Nous avons fait à ce sujet des observations intéressantes desquelles il résulte que cette adresse, d’ailleurs très rare, ne correspond pas au degré d’harmonie corporelle réalisé par le sujet mais qu’elle paraît due le plus souvent à une sorte de « réminiscence » provenant probablement d’influences ataviques.