Page:Coubertin - L’Éducation athlétique.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 20 —

de prix et ne se blasera pas vite sur le plaisir d’être traité en homme. Ses poings sont désormais au service de l’autorité et du bon ordre : il soutient le gouvernement parce qu’il fait partie de ce gouvernement, et le mot d’ordre étant « douceur et calme », il apporte dans l’accomplissement de sa tâche autant de douceur et de calme qu’il peut en apporter. Je dois me contenter d’effleurer un sujet qui exigerait de très longs développements ; ce que je vous expose, c’est la carcasse du système ; mais vous apercevez bien ce qu’est alors le rôle du maître, quel tact, quelle habileté, quelle délicatesse il exige et aussi quelle dose de travail, d’observation et d’amour. Tout acte trop autoritaire de sa part compromettrait les choses, désorienterait ses jeunes lieutenants pleins de bonne volonté, mais d’inexpérience aussi..…

Il est bien encore une objection qui a été faite plus d’une fois : on a dit que l’éducation athlétique n’était point applicable à la race française. Je refuse de discuter cela, parce qu’il faudrait admettre d’abord l’infériorité de notre race, non pas à tel ou tel point de vue spécial, mais bien au point de vue très général du caractère et de la volonté. Il faudrait dire que nous ne sommes aptes qu’à la résignation et bons qu’à faire des administrés ; que la hardiesse, l’énergie, l’initiative ne peuvent pas se développer en nous. Je m’étonne que des Français puissent penser de la sorte et je m’indigne qu’ils osent le dire.


iv


Mon travail serait incomplet si après avoir défini l’éducation athlétique, je ne vous disais pas qui peut la donner. Est-ce l’Université ? Est-ce l’enseignement libre ? L’Université,