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ques faites en Égypte et en Amérique viendraient à être confirmées. Pyramides, allées d’obélisques, portes en trapèze, usage des hiéroglyphes, orientation des monuments, caste sacerdotale, culte solaire… il y a là une série de rapprochements déjà difficiles à mettre sur le compte du seul hasard[1]. Quoi qu’il en soit et pour nous en tenir à ce qui concerne l’Amérique, il est peu probable qu’on repère jamais les traces d’une hérédité ethnique rattachant aux Atlantes les sujets des empires mexicain et péruvien du temps de la conquête espagnole. Eux-mêmes se tenaient pour des nouveau-venus. « Il n’y a qu’un petit nombre de siècles que nos ancêtres sont sortis des contrées du nord » disait Montézuma à Cortez. Mais qu’ils aient recueilli des derniers survivants de colonies atlantes les secrets d’une antique civilisation et se les soient transmis sur place dans les conditions d’isolement imposées par une situation géographique très spéciale, cela n’aurait rien d’extraordinaire. Resterait à déterminer leur propre origine sans doute asiatique. Qu’ils soient venus par le détroit de Behring ou les îles Aléoutiennes ou les archipels polynésiens, les représentants de la race « rouge » semblent des « jaunes » transplantés et dont certains groupes se seraient lentement affinés au contact de résidus d’une humanité supérieure tandis que la grande masse aurait été maintenue par la force des circonstances dans les longues stagnations de la vie sauvage.

La conquête du Mexique fut menée par Fernand Cortez avec une rapidité déconcertante. Sept cents hommes, dix-huit chevaux, quatorze pièces de canon y suffirent. Il faut ajouter l’énergie du chef appuyée malheureusement d’une cruauté inutile. De pareils exploits enfiévraient les imaginations. Un pacte se noua entre trois aventuriers : François Pizarre ex-gardien de pourceaux, Diego d’Almagro enfant trouvé, et le dominicain Fernand de Luque maître d’école à Panama décidèrent de faire à eux

  1. Il a été reconnu que la métallurgie du cuivre avait été apportée en Égypte par des étrangers qui adoraient le soleil. Hérodote parle d’Atlantes de l’Atlas marocain ayant le même culte. Peut-être la solution atlante aiderait-elle à dégager, chemin faisant, certaines inconnues méditerranéennes ; Berbères, Basques, Ligures, Étrusques, Crétois sont des peuples dont le passé demeure quelque peu énigmatique.