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et surtout Amalfi dont l’importance commerciale fut considérable de 849 à 1131 environ. C’étaient d’anciennes républiques grecques qui avaient résisté aux barbares et jouissaient sous le protectorat byzantin d’une véritable indépendance. Mais leur renommée maritime s’efface dans le grand éclat projeté sur tout le monde méditerranéen par l’inégalable Venise.


L’ÉTAT PONTIFICAL

L’histoire de l’État pontifical se confond avec celle d’une institution — la papauté — qui posséda des souverains avant de posséder des territoires et dont le caractère souverain survécut à la perte des dits territoires. L’exemple est unique.

À l’origine, les petites communautés chrétiennes avaient été dirigées par le plus ancien (presbyteros, d’où dériva le mot prêtre). Jusqu’au iime siècle ap. J.-C., les seuls dirigeants ou à peu près furent ainsi ceux que leur âge et leur sagesse désignaient pour cet office. Le nombre des fidèles s’accroissant, on vit se former un clergé ; il était électif. Les « anciens» s’assemblaient pour choisir un « surveillant » (episcopos, évêque) et ils le présentaient ensuite aux fidèles qui devaient confirmer leur choix. Les fidèles validaient également la désignation des prêtres et des diacres faite par l’évêque. Ainsi se forma la hiérarchie sacerdotale. Le droit de prédication qui avait d’abord appartenu à tous fut réservé aux membres du clergé qui devinrent aussi les dispensateurs des sacrements. Une fois constituées sur ces bases, les différentes Églises nouèrent des liens entre elles. Leurs chefs cherchèrent à se réunir pour se concerter, s’éclairer, s’encourager. Vers la fin du iime siècle ces réunions en se régularisant devinrent les « conciles ». Il y eut plusieurs assemblées d’évêques avant Septime-Sévère et sous son règne (193-211) Cyprien, évêque de Carthage en convoqua deux qui groupèrent l’un soixante et l’autre quatre-vingt sept évêques. Les villes les plus importantes furent alors considérées comme des « métropoles » et les occupants de sièges métropolitains devenus des « patriarches » provoquèrent et dirigèrent les conciles, confirmèrent et consacrèrent les simples évêques. Au début du ivme siècle le concile de Nicée reconnut solennellement