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histoire universelle

phalie c’est-à-dire le rapport entre le diamètre antéro-postérieur et le diamètre transversal du crâne.

Les races sont-elles de même puissance c’est-à-dire, toutes choses égales d’ailleurs, possèdent-elles des qualités équivalentes ? Sur cette question la controverse s’est exercée trop passionnément pour que la clairvoyance et la logique n’en aient pas souffert. L’expérience et le raisonnement tendent à faire de plus en plus justice des assertions exaltées des fougueux partisans de l’inégalité des races. « Il suffirait, écrivait naguère l’un d’eux, que le groupe blanc le plus pur, le plus intelligent et le plus fort résidât par un concours de circonstances invincibles au fond des glaces polaires ou sous les rayons de l’équateur pour que toutes les idées, toutes les tendances, tous les efforts y convergeassent ». En fait les représentants du groupe blanc « le plus pur, le plus intelligent et le plus fort » ont affronté les glaces polaires aussi bien que les rayons de l’équateur et ne s’y sont pas toujours comportés d’une façon propre à corroborer un tel axiome. Du reste l’influence des milieux déjà reconnue par les anciens est aujourd’hui trop clairement établie pour qu’il soit permis d’en faire aussi bon marché.

Le climat a été le véritable sculpteur des races ; c’est lui qui leur a donné leur physionomie et leurs traits distinctifs. Par climat, cela va de soi, il faut entendre non point la température mais l’ensemble des conditions du sol et de l’atmosphère. Ce n’est point le hasard et c’est encore moins l’attrait qui ont poussé les hommes ou les ont retenus loin des régions tempérées et des zones faciles ; mais ce sont la nécessité, le souci de la conservation et de la défense. Ainsi, quittant la plaine, ils ont fui vers la montagne afin d’y trouver la sécurité ou bien ils se sont exposés pour échapper à la férocité de l’animal, à la rudesse des éléments. À quel degré atteint leur adaptabilité aux milieux les plus inattendus, c’est ce que démontrent les villages lacustres tels qu’il en existe encore de nos jours et mieux, les silhouettes si bizarres des pâtres landais perchés sur leurs invraisemblables échasses et se servant de ces jambes postiches avec une dextérité sans égale.

Le climat détermine la nature du travail. La chasse, la pêche, la cueillette, le pâturage, la culture en composent les types généraux. La cueillette fut sans doute le type primordial, non seulement parce qu’au début l’homme manquait des connaissances ou des instruments nécessaires pour se livrer à d’autres travaux mais parce que sa constitution même et son anatomie paraissent