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consiste à s’exposer sans vêtements aux rayons de l’astre. Il n’y a en tout cela rien qui rappelle la vie primitive. Les primitifs, s’ils avaient possédé des fenêtres, se fussent gardés de les ouvrir. Ils ignoraient l’agrément d’une julienne ou d’un macaroni Lucullus, et leur eussent immanquablement préféré une bosse de bison. L’hydrothérapie et la gymnastique étaient bien le cadet de leurs soucis et leur ingéniosité s’employait à confectionner des abris ou des tissus propres à les préserver des ardeurs solaires. Le culte de la nature nous enjoindrait d’aller dormir dans les bois et d’y vivre du produit de notre chasse ou de notre cueillette. Encore conviendrait-il de nous séparer au préalable de nos pensées, de tout le lourd bagage intellectuel que nous traînons après nous ; et le moyen d’opérer cette séparation n’apparaît pas clairement. La vérité est qu’il y a impossibilité absolue pour les hommes du xxe siècle de retourner, même partiellement, à la vie primitive en admettant qu’ils en éprouvent réellement le désir. Il est non