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physique contractées de façon à rendre l’homme beaucoup plus apte à affronter les fatigues d’une campagne. On dit parfois : « Nos pères étaient plus robustes ; leurs santés étaient meilleures que les nôtres. » Possible, encore que très discutable. Mais ils ne vivaient pas dans cet état de « demi-entraînement » qui résulte du sport, et si leur résistance, à la longue, s’affirmait supérieure à celle d’aujourd’hui, le contraste brusque entre la vie des camps et l’existence habituelle était pour eux bien plus grand et, partant, le changement plus pénible. Les sports ont fait fleurir toutes les qualités qui servent à la guerre : insouciance, belle humeur, accoutumance à l’imprévu, notion exacte de l’effort à faire sans dépenser des forces inutiles… Le jeune sportsman se sent évidemment mieux préparé à « partir » que ne le furent ses aînés. Et quand on se sent préparé à quelque chose, on le fait plus volontiers.

D’autre part, les sports ont contribué à répandre ce que nous appellerons : le senti-