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rien d’autre que de « l’attention en éveil », et combien d’autres sports seraient, sous ce rapport, comparables à l’escrime ! Nous croyons qu’une critique plus juste a été formulée lorsqu’on a fait observer que ce que l’escrime pouvait avoir de défectueux au point de vue de la fatigue qu’elle occasionne (en dehors des conditions peu hygiéniques dans lesquelles on s’obstine à la pratiquer le plus souvent), c’était la « retenue » qu’elle comporte. L’escrimeur ne se donne jamais tout entier ; il demeure sur un qui-vive perpétuel et non seulement n’a pas besoin de déployer toute sa force, mais même compromettrait en le faisant la réussite des coups qu’il porte. Par là il se différencie du boxeur ou du rameur qui, eux, n’ont point à se retenir et peuvent, comme de bonnes machines, lâcher toute leur force à tout moment. C’est plus de labeur musculaire sans doute, mais c’est bien moins épuisant pour le système nerveux.

Cette remarque ne nous autorise pas pourtant à proclamer que l’escrime soit un exercice