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les animaux employés, ne sont accessibles qu’aux plus fortunés : polo, carrousels, fantasias, chasses à cheval ou à éléphant, yachting. Pour ces sports-là, il peut, en de certaines circonstances spéciales ou locales, y avoir intérêt à les entraver momentanément. Mais, en règle générale, il est bon que les aristocraties gouvernante et indigène les pratiquent de compagnie. Ce qu’on peut dire, c’est qu’il est inutile — ceci est vrai pour les trois catégories du reste — d’abuser de l’organisation des sports en spectacles officiels. Drapeau national, présence des autorités, tribunes, harangues, uniformes… Voilà ce qui donnerait à la victoire indigène une portée dont l’influence pourrait diminuer l’autorité des gouvernants ; ce ne serait pas la victoire en elle-même, mais le clinquant dont on l’aurait entourée, qu’il en faudrait accuser. En somme, le sport ne doit pas être un instrument de gouvernement en matière de colonisation, mais une institution à côté, très propre à rendre d’éminents services.