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la préoccupation sexuelle apparaisse avec les aspects morbides qu’elle revêt fatalement à un âge où, comme Flaubert le reconnaît lui-même, il s’agit d’un travail artificiel de l’imagination bien plus que d’un appel naturel des sens. Nous savons ce qui provoque ou accentue ce travail ; c’est la pornographie étalée sur les murs, répandue dans la presse, délayée dans le roman, colportée dans les conversations. Mais nous savons aussi ce qui le retarde et même le supprime ; c’est l’activité musculaire dirigée et dominée par l’émulation sportive. C’est pourquoi il n’est que juste de dire qu’à défaut de la guerre, le sport permet d’éviter la crise redoutable à laquelle est vouée toute jeunesse non sportive. La monstrueuse campagne qui se poursuit en faveur de l’« éducation sexuelle » n’apportera qu’un renfort à la pornographie. Seul, le sport donnera aux jeunes Latins — comme il l’a donné aux jeunes Anglo-Saxons — la recette pour devenir homme sainement.