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des mésaventures, des ennuis, des échecs, cela consiste à les accueillir non point du tout avec résignation, pas même avec indifférence, mais avec un certain fatalisme dosé de résolution et d’espérance. Le fatalisme musulman est passif ; celui-ci est actif. Or, dans le monde entier, la pratique du « ne pas s’épater » se répand très rapidement. Il en résultera peut-être, probablement même, une diminution d’idéal, quelque étroitesse et quelque sécheresse. Mais, d’autre part, il faut bien avouer que cette diffusion est, pour notre civilisation présente, une condition absolue d’existence. Ce n’est point l’idéal le plus élevé qui suffirait, malheureusement, à préserver nos nerfs. Il y faut une philosophie pratique conforme aux besoins du jour.

Il y a aussi à considérer que les tracas et les soucis quand, par leur répétition et leur intensité, ils ne dépassent pas une limite exceptionnelle, constituent un frein salutaire dans un temps où la loi morale est faible, les facilités de jouissance énormes et les instincts