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logiquement parlant (dis-trahere), mais imparfaite pratiquement, du moins si elle comporte une activité quelconque. Remplacer, en effet, un mouvement par un autre, qu’il s’agisse d’un mouvement musculaire ou d’un mouvement mental et quel qu’en soit le degré de modération, ce n’est pas vraiment « dételer ». La distraction qui consiste seulement à changer de lieu et de milieu pour favoriser le dételage constitue au contraire une aide très efficace. Le cadre dans lequel on vient de fournir un effort semble s’être imprégné en quelque sorte de cet effort même et il n’est pas aisé de s’en détacher, d’en isoler sa pensée et ses nerfs. L’ouvrier éprouve clairement ce phénomène quand il va au cabaret. Jamais, sur son chantier ou dans son atelier, il ne réussirait à se reposer aussi bien pendant ses interruptions de travail. Le cabaret n’est, en somme, qu’un dételage incomplet et dévié ; mais, envisagé sous cet angle, il faut avouer qu’il répond, sans toutefois le satisfaire, à un besoin essentiel. L’ouvrier de la pensée se trouve en face