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longs à venir, les carrosses roulaient posément, les gazettes, peu nombreuses et peu pressées, enveloppaient la chronique du jour d’expressions atténuantes ; il y avait dans les rouages sociaux de l’huile de bonne qualité. Le contraste avec la vie présente est absolu. Maintenant, tout trépide, tout se heurte, tout menace de casser. Mais quoi ! il faut bien vivre avec son temps, faute de pouvoir se réfugier dans le passé ou dans l’avenir, et ce temps d’ailleurs rachète par une foule d’avantages fort appréciables de très réels inconvénients. Pour s’en accommoder tout à fait, que nous manque-t-il ?… Devinez. Eh bien ! il nous manque de savoir dételer.

À la différence de l’animal, l’homme qui « dételle » subit une double opération : corporelle et mentale. Voilà, certes, qui complique la chose et la rend moins aisée. À vrai dire, nous ne savons pas très exactement ce qui se passe dans le cerveau du cheval rentrant chez lui. Ce cerveau demeure-t-il agité et jusqu’à quel point ? En tous cas, ce ne sont que des