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fants d’Israël refusaient de l’entendre. Les premières églises fondées par les apôtres furent des églises grecques et le christianisme trouva par exemple en Épictète et en Dion Chrysostome des collaborateurs précieux, quand même ceux-ci se tenaient hors de son enceinte. Toutefois le même hellénisme que ses aspirations élevées disposaient à accepter la doctrine nouvelle ne tarda pas à déterminer le grand courant des hérésies parce qu’habitué à discuter et à analyser librement, il se heurta aux exigences d’un dogme intransigeant. À ce renouveau comme à ces controverses la Grèce continentale demeura étrangère. Elle ne s’était jamais relevée de l’épuisement engendré par la lutte entre Athènes et Sparte. Athènes avait triomphé, mais l’effort l’avait prématurément vieillie. L’appauvrissement, la dévastation et le pillage des premiers conquérants romains, l’émigration incessante des éléments les plus robustes, enfin les incursions bientôt fréquentes des barbares du Nord la conduisaient à une sorte d’infériorité morbide. Le centre du monde grec se transporta à Constantinople.

Il y demeura mille ans. Chassez de vos esprits ce terme de byzantin qui n’a point de signification. Constantinople fut la capitale d’un empire grec qu’en vain Constantin et surtout Justinien s’employèrent à latiniser. Grec il de-