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À l’exception de l’acte généreux par lequel en 1863 l’Angleterre rendit à leur mère-patrie les sept îles Ioniennes, l’Europe a fréquemment trahi les espérances hellènes. Le Congrès de Berlin ayant sanctionné l’annexion à la Grèce de la Thessalie et d’une moitié de l’Épire, cette clause ne fut jamais exécutée. Envers quelle nation s’est on conduit de la sorte et comment ne pas trouver justifiée dès lors l’explosion de colère qui aboutit à la guerre gréco-turque ? Cette guerre fut malheureuse, mais la revanche devait venir. Elle est venue en 1913.

Étrangers qui aimez à vous grouper au pied de l’Acropole, quand vous avez accompli sur le roc sacré le pèlerinage traditionnel dû par l’humanité aux morts illustres qui lui composèrent un patrimoine sans pareil, n’oubliez pas les vivants ; dans les rues de la blanche Athènes inclinez vous avec respect devant le pope et devant le marchand, dont le patriotisme tétu, durant les siècles d’esclavage et de misère, alimenta, dans le pauvre sanctuaire comme dans la modeste échoppe, la flamme sacrée de l’Hellénisme nécessaire à l’Univers.

Il n’a pas encore été défini. Qu’on me permette de m’y essayer en résumant son aspiration fondamentale et persistante. L’Hellénisme tend à réaliser l’harmonie humaine ; il cherche