ces florissantes paroisses. Cependant on était à moins de vingt milles de la forêt, le commerce de bois y était prospère. Il le fut jusqu’au jour, où le Québec Central à l’est, et à l’ouest, le Drummond, depuis, l’Intercolonial, ouvrirent de nouvelles trouées dans ces bois impénétrables au colon, et nous avons eu encore une fois le spectacle réjouissant et suggestif du chemin de fer qui remporte une nouvelle victoire. Qui ne se rappelle les quarante milles de forêt traversés par l’Intercolonial depuis St-Wenceslas à St-Appollinaire, il y a à peine quatre ou cinq ans ? Comme ailleurs la transformation s’opère rapide et vigoureuse, les villages se fondent, les maisons se bâtissent, les champs se couvrent de moissons là où s’étendait un domaine intangible, défendu qu’il était par l’âpre cupidité du marchand de bois.
Ainsi, cet homme a été tour à tour un pillard et un bienfaiteur, mais en fin de compte, lui-même a été vaincu le jour où le jeu des forces économiques a été plus fort que lui.
III
Allons plus loin ! Et, au risque de heurter de front certaines opinions fondées sur le plus pur et le plus ardent patriotisme, nous n’hésitons pas à dire que nous sommes hostiles à toute idée de colonisation intensive, car il y aurait cruauté à diriger vers les bois, dans la situation actuelle de nos voies de transport, le meilleur de notre jeunesse.
Nous ne sommes pas prêts.
D’abord, comme on vient de le voir, le plus grand obstacle à la colonisation, c’est l’éloignement du marché et l’absence de communications faciles et rapides pour le commerce et les affaires. Il n’y a plus de terre disponible dans le voisinage des lignes de chemins de fer. Dans ces conditions, inutile de songer à faire des établissements sérieux et prospères. Qu’on le veuille ou non, c’est là le point culminant de la question, on n’en sortira pas.
Et nous ne craignons pas d’ajouter, nos jeunes gens ne sont pas préparés à faire du déboisement profitable, ou au moins qui ne soit pas nuisible à d’autres intérêts. Ce n’est peut-être pas une raison majeure, cependant elle n’est pas à mépriser. Qu’on veuille bien se rappeler la campagne entre-