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encore une fois rendre à Dieu de nouvelles actions de grâces, nul parmi nous n’en a jamais eu d’autres. Laissez-moi vous dire qu’elle est parfaitement légitime, et qu’elle correspond au but qu’on nous a laissé entrevoir dans les années de notre jeunesse.

Cependant, qui sait ? si on ne pourrait pas nous faire quelques petits reproches, celui, par exemple, de n’avoir pas toujours donné toute la mesure de nos forces, et cédé parfois à un peu de faiblesse, sans toutefois aller jusqu’à la lâcheté. Mais, à partir de ce jour, tous ensemble, nous inspirant des exemples des meilleurs parmi nous, allons avec un nouveau courage au-devant du devoir ; Dieu pardonnera les petites misères du passé, et donnera l’assistance nécessaire pour les combats qui nous attendent demain.


Des étrangers qui seraient ici présents, trouveraient singulière cette assemblée de religieux, prêtres et laïques fraternisant au pied de l’autel, au commencement d’une journée qu’ils vont passer ensemble.

Nous ne le trouvons pas étrange, nous, chers amis ; au contraire, nous en sommes heureux ; car c’est le fait d’une de nos traditions les plus saines et les plus bienfaisantes que cette union entre le clergé et les laïques d’une même classe.

Et comme il importe qu’il en soit ainsi à l’heure actuelle !

Vous ne l’ignorez pas, on commence à attaquer chez nous ces belles traditions du passé, à renier les bienfaits de l’Église, et à amoindrir son influence.

Et cela dans un temps où l’incertain de la poli-