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verser en nous le trop-plein de leur esprit et de leur cœur, sans aucune satisfaction pour leur propre gloire.

Et ce trop-plein que nous avons reçu gratuitement, nous allons plus tard le déverser à notre tour sur le monde, le tirant d’un vase qui n’aurait peut-être pas su se remplir tout seul, et recevant pour nous des éloges que nous ne sommes pas seuls à mériter.

Nous disions un jour que c’est à l’ombre de la croix que se font ces merveilles, et le nom de Laval plane encore sur cette vieille institution. Qu’ils soient bénis tous ceux-là qui ont pris soin de notre jeunesse, et que pendant longtemps encore, leurs successeurs soient connus, respectés et aimés de notre peuple !


Dieu attend aussi une prière pour les morts.

Parmi les nôtres onze sont disparus. Ce n’est pas beaucoup peut-être après trente ans, mais c’est beaucoup, trente ans, pour eux, s’ils attendent encore le secours d’une prière.

Ils sont partis, les uns jeunes encore, d’autre plus tard, après avoir commencé le labeur qui leur était échu.

Pourquoi sont-ils partis si jeunes et si tôt ?

Ne protestons pas contre ces départs ; les desseins de Dieu sont aussi impénétrables qu’ils sont sages, et sa sagesse est infinie.

Certains, déjà, sans doute, avaient mérité leur récompense ; d’autres, qui sait ? sont partis à temps, ils auraient peut-être succombé sous le poids de far-