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bon cœur. Je n’ai point encore vu une physionomie plus expressive. Ses moindres sensations s’y peignent comme dans une glace. Je suis sûre qu’il en est encore à savoir qu’on peut mentir. Pauvre jeune homme ! Si on le jetait ainsi dans le monde, à dix-neuf ans, sans guide, sans ami, avec cette disposition à tout croire et ce besoin de tout dire, que deviendrait-il ? Mon mari lui servira sans doute de soutien ; mais, sais-tu que M. d’Albe exige presque que je lui en serve aussi ? Je suis un peu brusque, me disait-il ce matin, et la bonté de mon cour ne rassure pas toujours sur la rudesse de mes manières. Frédéric aura besoin de conseils. Une femme s’entend mieux à les donner, et puis votre âge vous y autorise. Trois ans de plus entre vous font beaucoup. D’ailleurs, vous