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l’alliance que vous avez formée dans ma famille, et à l’ingratitude de mon plus proche parent, je sens qu’il est de mon devoir de vous dédommager, autant que je le puis, de ce que votre générosité pour les miens vous a coûté ; c’est donc pour cela surtout que je vous offre de grand cœur ma maison, ma fortune, mon amitié ; et le plus beau jour de ma vie sera celui où je vous recevrai chez moi, et où je presserai dans mes bras votre fils, que, depuis sa naissance j’ai regardé comme le mien.

Cependant, ma chère nièce, comme vous n’ignorez pas que mon âge est celui de la prudence, et qu’on n’arrive point à soixante ans sans savoir que, pour bien connaître les choses, il faut les examiner attentivement, vous excuserez le désir que j’ai d’être instruit par vous-même de tous les détails de votre conduite avec mon neveu. Confession entière, ma chère nièce ; et dites-moi si, après votre mariage, lorsque les premiers feux de l’amour ont été éteints, vous ne vous seriez pas repentie de votre hymen ;