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adoucir les ressentimens, et quelquefois le temps a affaibli la haine ; mais, lors même que perdant à jamais l’espoir de retrouver à Dresde la considération dont tu jouissais et que tu mérites, tu croirais devoir te fixer en Suisse, serions-nous séparés pour cela ? Quels que soient les motifs qui me retiennent ici, en est-il d’assez puissans pour m’empêcher d’aller revoir ma sœur bien aimée ? Si tu pars, je ne te laisserai point t’exposer seule aux fatigues d’une route, je te conduirai chez ton oncle, je reviendrai aussitôt faire valoir tous mes droits à la main de Blanche, et, si je l’obtiens, tu connais ton amie, tu sais si son cœur s’entendra avec le mien pour partager notre temps entre notre patrie et celle dont tu auras fait choix ; et s’il me fallait renoncer à la femme que j’aime, si je suis réservé à un pareil malheur, ne sais-tu pas, ô mon Amélie ! que ce n’est qu’auprès de toi que je pourrais m’en consoler ? Je te verrai ce soir, et nous causerons sur tout cela avec plus de détail.