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pleure du moins dans le sein de ton père.

— Mon père, répond-elle, ne me retiens plus ici ; tu sais que je veux partir : permets-moi de partir ; je le sens, c’est Dieu lui-même qui m’appelle… »

Elle ne peut achever. La jeune Tartare accourt :

« M. de Smoloff, leur dit-elle, voici M. de Smoloff. »

Élisabeth jette un cri de joie, serre les deux mains de son père contre sa poitrine, en ajoutant :

« Tu le vois bien, c’est Dieu lui-même qui m’appelle ; il envoie celui qui peut m’ouvrir les chemins, il n’y a plus d’obstacles. Ô mon père ! ton heureuse fille brisera ta chaîne. »

Sans attendre sa réponse, elle court au-devant de Smoloff ; elle rencontre sa mère, elle la serre dans ses bras, l’entraîne en s’écriant :

« Viens, ma mère, il est revenu ; M. de Smoloff est ici. »

Elles entrent dans leur chambre, et y trouvent un homme de cinquante ans, en habit d’uniforme, et suivi de plusieurs officiers. La mère et la fille s’arrêtent avec surprise.

« Voici M. de Smoloff », leur dit