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suis sûre de son innocence.

— Quoi ! repartit Smoloff, vous ne savez point quel était le rang de votre père, ni le nom que vous lui rendrez ?

— Non, je ne le sais point, répondit-elle.

— Ô fille étonnante ! s’écria-t-il, pas un mouvement d’orgueil, de vanité dans ton dévouement ; tu ne sais point ce que tu vas reconquérir : tu n’as pensé qu’à tes parents ; mais qu’est-ce que la grandeur de ta naissance devant celle de ton âme ? qu’est-ce auprès de tes sentiments que le nom des… ?

— Arrêtez, interrompit-elle vivement ; ce secret est celui de mon père, et je ne dois l’apprendre que de lui.

— Elle a raison, repartit Smoloff dans une sorte d’enthousiasme ; rien n’est assez bien pour elle quand elle peut encore faire mieux. »

La jeune fille reprit la parole pour lui demander quand il lui donnerait les lumières dont elle avait besoin pour sa route.

« Je vais y travailler, lui dit-il ; mais, Élisabeth, croyez-vous que vous puissiez traverser les trois