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leur cabane, Smoloff s’en retourne seul à travers la forêt, plongé dans les plus délicieuses rêveries. Après ce qu’il vient d’entendre, comment ne serait-il pas sûr d’être aimé d’Élisabeth ? et, avec ce qu’il connaît d’elle, comment ne serait-il pas transporté de son bonheur ?



Ce ne fut point avec le trouble d’une démarche hasardée, mais avec toute la sécurité de l’innocence, qu’Élisabeth se rendit le lendemain à la petite chapelle de bois. Sa marche était plus légère, plus rapide ; elle faisait les premiers pas vers la délivrance de son père. Le soleil jetait sa lumière sur une plaine de neige ; mille glaçons attachés aux arbres multipliaient sa brillante image sous toutes les formes et dans des miroirs de toutes les grandeurs ; mais cet éclat si divin et si pur était moins pur et moins divin que le cœur d’Élisabeth. Elle entre dans la chapelle ; Smoloff n’y est point encore : ce retard la trouble, un léger nuage paraît dans ses yeux. Ah ! ce n’est ni la vanité, ni l’amour qui l’y place.