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tournèrent vers elles ; mais elles ne tournèrent les leurs que vers Dieu.

Le cœur plein d’une égale piété, la tête baissée, elles s’avancèrent vers l’autel, se prosternèrent humblement, prononcèrent les mêmes vœux en faveur du même objet, et si ceux d’Élisabeth furent plus étendus que ceux de sa mère, Dieu ne les entendit pas moins.

Pendant tout le temps de la cérémonie, cette jeune fille ne leva pas le voile qui couvrait son visage ; sa pensée, toute à Dieu et à son père, ne fut pas même jusqu’à celui dont elle attendait du secours. Le pieux concert de toutes les voix qui se réunissaient pour chanter l’hymne divin, lui fit une impression profonde, et qui tenait de l’extase ; elle n’avait jamais entendu rien de pareil ; il lui semblait voir les cieux ouverts, et Dieu lui-même lui présenter un de ses anges pour la conduire pendant sa route. Cette vision ne cessa qu’avec la musique ; alors seulement Élisabeth leva la tête, et le premier objet qu’elle