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la forêt, dans la plaine, sur les bords du fleuve ; je vous verrai partout. »

Il s’arrête subitement, surpris lui-même de ce qu’il éprouve et de ce qu’il exprime ; mais il n’a point été compris par Élisabeth : dans ce qu’il vient de dire, elle n’a vu que la certitude de pouvoir bientôt lui confier ses projets ; et, rassurée par cette espérance, elle le voit partir avec moins de regret.



Quand le dimanche fut arrivé, Élisabeth et sa mère se préparèrent de bonne heure à partir pour Saïmka. Springer leur dit adieu, le cœur un peu serré ; depuis leur exil, c’était la première fois qu’il restait seul dans sa chaumière ; mais il sut dérober son émotion à leurs yeux, et les bénit d’une voix calme, en les recommandant aux bontés du Dieu qu’elles allaient implorer. Le temps était beau, la route leur parut courte ; la jeune paysanne tartare leur servit de guide dans la forêt et jusqu’au village de Saïmka. En entrant dans l’église, les regards de tout le monde se