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bottes de poil d’écureuil, lui ôte son bonnet fourré, et peigne ses longs cheveux. Ces soins maternels, si simples et si tendres, qu’Élisabeth reçoit tous les jours, et dont son cœur est tous les jours plus touché, émeuvent vivement le jeune Smoloff ; il sent qu’il est impossible d’aimer Élisabeth sans aimer aussi sa mère, et qu’au bonheur d’être l’époux de cette jeune fille, tient un bonheur presqu’aussi grand, celui d’être le fils de Phédora.



L’orage était entièrement dissipé, le ciel était serein, la nuit s’approchait. Springer prit la main du jeune homme, la serra avec un sentiment douloureux et tendre, et lui rappela qu’il était temps de partir. Alors seulement, Élisabeth apprit qu’il était venu pour la dernière fois ; elle rougit et se troubla :

« Quoi ! lui dit-elle, ne vous reverrai-je plus ?

— Ah ! répondit-il avec une grande vivacité, tant que je serai libre, et aussi longtemps que vous habiterez ces déserts, je ne quitte plus Saïmka : je vous verrai dans