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de Tobolsk ; son premier soin, en arrivant à Saïmka, avait été de se rendre à la cabane des exilés. Il apportait à Phédora la permission qu’elle avait sollicitée. Elle et sa fille allaient être libres de se rendre tous les dimanches à l’office de Saïmka ; mais loin que cette grâce s’étendît jusqu’à Springer, les ordres de la Cour, à son égard, étaient plus sévères que jamais, et en permettant à Smoloff de le revoir une fois encore, le gouverneur de Tobolsk avait plus consulté son cœur que son devoir. Au reste, cette visite devait être la dernière, le jeune homme l’avait juré à son père. Il était cruellement affligé de tant de rigueur ; mais en s’avançant vers la demeure d’Élisabeth, insensiblement sa tristesse se changeait en joie, et il sentait moins le chagrin qu’il aurait à la quitter, que le charme qu’il allait goûter à la revoir.

Dans la première jeunesse, la jouissance du bonheur présent a quelque chose de si vif, de si complet, qu’elle fait oublier toute pensée d’avenir. On est alors trop occupé d’être