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teindre à ce beau idéal : mais je ne sais quelle plume assez éloquente pourrait ajouter quelque charme à la beauté de la vertu. La vertu est si supérieure à tout ce qu’on en peut dire, qu’elle paraîtrait peut-être impossible si on la montrait dans toute sa perfection : voilà du moins la difficulté que j’ai éprouvée en écrivant Élisabeth.


La véritable héroïne est bien au-dessus de la mienne, elle a souffert bien davantage. En donnant un appui à Élisabeth, en terminant son voyage à Moscou, j’ai beaucoup diminué ses dangers, et par conséquent son mérite : mais si peu de personnes savent ce qu’un enfant pieux, soumis et tendre, est capable de faire pour ses parens, que, si j’avais dit toute la vérité, on m’aurait accusée de manquer de vraisemblance, et le récit des longues fatigues qui n’ont point lassé le courage d’une jeune fille de dix-huit ans, aurait fini par lasser l’attention de mes lecteurs.