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pareil vœu ! »

En disant ces mots, elle tomba aux genoux de son père, et éleva vers lui des regards suppliants. Un sentiment si grand, si noble, brillait dans ses yeux, à travers les larmes dont ils étaient pleins, et l’héroïsme de son âme jetait quelque chose de si divin sur l’humilité de son attitude, que Springer entrevit à l’instant une partie de ce que sa fille pouvait vouloir. Sa poitrine s’oppressa : il ne pouvait ni parler, ni pleurer ; il demeurait silencieux, immobile, accablé comme devant la présence d’un ange : l’excès de l’infortune n’avait point eu la puissance de remuer son cœur, comme venaient de faire les paroles d’Élisabeth ; et cette âme si ferme, que les rois n’intimidaient point, et que l’adversité ne pouvait abattre, attendrie à la voix de son enfant, cherchait en vain sa force et ne la trouvait plus.

Pendant que Springer gardait le silence, Élisabeth demeurait toujours prosternée devant lui. Sa mère s’approcha pour la relever. Placée derrière sa fille, elle n’avait