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question.

« Monsieur, répondit-elle, je voudrais qu’il me donnât la permission d’aller tous les dimanches entendre la messe à Saïmka avec ma fille. »

Smoloff s’engagea à la lui faire obtenir, et s’éloigna, emportant toutes les bénédictions de la famille et les vœux secrets d’Élisabeth pour son prompt retour.

En s’en retournant, il n’était occupé que d’elle ; il n’avait plus d’autre pensée. Cette jeune fille qui lui était apparue la veille dans ce désert, sous une forme si belle, avait commencé par frapper son imagination : bientôt, en la voyant auprès de ses parents, son cœur avait été profondément touché ; il se retraçait ses moindres paroles, son air, ses regards, surtout le dernier mot qu’elle lui avait dit. Sans ce mot, peut-être une sorte de respect l’eût-il empêché de l’aimer ; mais cette vivacité avec laquelle Élisabeth avait exprimé le désir de le revoir ; cette prière dont l’accent décelait un sentiment si tendre, lui firent croire qu’elle avait été émue comme lui. Sa jeune imagination