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tous ses mouvements étaient accompagnés d’une grâce que Smoloff admirait avec une singulière émotion, et dont il ne pouvait détacher ni ses regards, ni son cœur.

Élisabeth ne le regardait pas avec moins de plaisir ; mais dans ce plaisir tout était pur ; il ne venait que de la reconnaissance qu’elle lui devait, et des espérances qu’elle fondait sur lui. Dieu lui-même, qui sonde jusqu’aux derniers replis du cœur, n’aurait pas trouvé dans celui d’Élisabeth un seul sentiment qui ne se rapportât à ses parents, et qui ne fût entièrement pour eux.

Pendant le souper, le jeune Smoloff dit aux exilés qu’il n’était que depuis trois jours à Saïmka ; qu’il avait appris que des loups affamés ravageaient tout le canton, et qu’avant peu on ferait une chasse générale pour les détruire. À cette nouvelle, Phédora se pressa contre son époux en palissant :

« Vous n’irez point, j’espère, lui dit-elle, à cette chasse dangereuse ; vous n’exposerez pas votre vie, votre vie, le plus précieux de mes biens !