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ne pas trouver mon père. »

En parlant ainsi, elle élevait vers le ciel ses yeux, dont la fierté et la tendresse, le courage et la douleur peignaient si bien son âme et semblaient présager sa destinée. Le jeune homme en fut ému ; il croyait rêver ; il n’avait rien vu, jamais rien imaginé de pareil à Élisabeth. Il lui demanda le nom de son père.

« Pierre Springer, lui dit-elle.

— Quoi, s’écria-t-il, vous êtes la fille de l’exilé de la cabane du lac ? Tranquillisez-vous, je connais votre père ; il n’y a pas une heure que je l’ai quitté ; il a fait un détour pour se rendre dans sa demeure ; mais il doit y être arrivé maintenant. »

Élisabeth n’en écoute pas davantage ; elle court vers le lieu où elle avait laissé sa mère ; elle l’appelle avec des cris de joie, afin que sa voix la rassure avant même qu’elle ait pu lui parler ; elle ne la trouve plus : éperdue, elle fait retentir la forêt du nom de ses parents. Du côté du lac, des voix lui répondent, elle double le pas, elle arrive,