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à unir le ciel et la terre.

Cependant un coup de fusil, parti à peu de distance, lui rend toutes ses espérances. Ce bruit, qu’elle n’entendit jamais que de la main de son père, lui paraît un signe assuré que son père est là ; elle se précipite de ce côté. Derrière une masse de rochers, elle voit un homme courbé à demi, et qui paraissait chercher quelque chose par terre ; elle lui crie :

« Mon père, mon père, est-ce toi ? »

Cet homme se retourne ; ce n’était point Springer : son visage était jeune, beau, et à l’aspect d’Élisabeth, il exprima une grande surprise.

« Vous n’êtes point mon père, reprit-elle avec douleur ; mais ne l’avez-vous point vu dans la steppe ? ne pouvez-vous me dire de quel côté je pourrais le trouver ?

— Je ne connais point votre père, répondit-il ; mais je sais qu’à cette heure-ci vous ne devez point rester seule dans cette lande ; vous y courez plusieurs dangers, et vous devez craindre…

— Ah ! interrompit-elle, je ne crains rien dans le monde que de