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Smoloff était dans le canton, et sans chercher les moyens de le voir et de lui parler.

Springer avait été si touché des terreurs de sa femme et de sa fille au récit du danger qu’il avait couru, que, depuis cette époque, il leur avait promis de ne plus retourner à la chasse aux ours, et de ne s’écarter de la forêt que pour poursuivre l’écureuil et l’hermine. Malgré cette promesse, Phédora ne pouvait plus le voir s’éloigner sans effroi, et, jusqu’à son retour, elle demeurait inquiète et tremblante, comme si cette absence eût été le présage d’un grand malheur.



Une neige très épaisse, et durcie par un froid de plus de trente degrés, couvrait la terre ; on était en plein hiver, lorsque, dans une belle matinée de décembre, Springer prit son fusil pour aller chasser dans la steppe. Avant de partir, il embrassa sa femme et sa fille, et leur promit de revenir avant la fin du jour ; mais l’heure passa, la nuit s’approchait, et Springer ne revenait point. Depuis l’évènement qui avait